Arguments
Le Sujet, questions cliniques, questions éthiques
Samedi 22 au dimanche 23 novembre 2008
(9 h 30 à 12 h 30 - 14 h 30 à 17 h 30)
Amphithéâtre Charcot, hôpital de la Salpêtrière, 50/52 bd Vincent Auriol, 75013, (M° Chevaleret)
Responsables : Ch. Lacôte-Destribats, R. Chemama, B. Vandermersch
Le monde contemporain ôte, dans la réalité même, et en dépit de l'individualisme ambiant, toute place au sujet.
Les psychanalystes se contenteront-ils d'une protestation humaniste ?
Le terme de sujet ne renvoie pas pour nous à l'affirmation d'une subjectivité autonome que seuls les contraintes extérieures et le refoulement viendraient entraver. Divisé par le signifiant, lié à un objet qui cause son désir, le sujet de l'inconscient est plutôt une place vide, qui assure, dans la structure et dans le temps, la possibilité d'un jeu minimal. Ne peut-on d'ailleurs définir les diverses structures cliniques comme des façons particulières de nier sa condition de sujet du désir ?
Si une telle hypothèse est pertinente, elle devrait favoriser l'abord des névroses et des perversions, voire des psychoses ou des formes paradoxales de la clinique contemporaine. Cela n'impliquerait pas pour autant que la cure viserait, en dernier ressort, à permettre à qui la traverse de plus s'autoriser que de son désir singulier.
Celui-ci s'inscrit dans un champ qui est collectif autant qu'individuel où la question de la responsabilité de chacun peut se trouver posée.
Tarifs
100 € individuel, 60 € étudiant, sur présentation de la carte universitaire, 150 € formation continue
Règlement par chèque bancaire ou postal à l'ordre de L'Association lacanienne internationale - 25 rue de Lille, 75007 Paris
Programme
Samedi 22 novembre
Matin
Modérateur - Jean-Jacques Tyszler
Bernard Vandermersch N'y a-t-il de sujet que sexué ?
Christiane Lacôte-Destribats Le sujet et la modalité
Roland Chemama Sujet clivé, sujet à la jouissance : questions actuelles sur la pratique psychanalytique.
Après-midi
Modérateur - Bernard Vandermersch
Louis Sciara Le "sujet" dans les psychoses. Limites, impasses conceptuelles et nécessité éthique.
Geneviève Nusinovici Une croix dessus
Valentin Nusinovici Conditions d'existence
Dimanche 23 novembre
Matin
Modérateur - Christiane Lacôte-Destribats
Flavia Natalia Goian "Les Machines à dire, quel sujet ?"
(à partir du théâtre de Valère Novarina).
Stéphane Thibierge $
Angela Jesuino Un sujet sous influence
Après-midi
Modérateur - Roland Chemama
Jean-Paul. Hiltenbrand Remarques sur la notion de responsabilité
Charles Melman Les malheurs du sujet
Sécularisation et retour du religieux
La psychanalyse devant le fait religieux
« Depuis le commencement tout ce qui est religion consiste à donner un sens aux choses qui étaient autrefois les choses naturelles ». Ainsi Lacan, dans la conférence de presse tenue à l'occasion des Journées de Rome de 1974, prédisait que la religion, avec son extraordinaire capacité à sécréter du sens, ferait bouchon à l'angoisse produite par la place envahissante du Réel due aux bouleversements opérés par la science et ainsi triompherait. Son hypothèse estelle encore d'actualité ?
Freud pensait que la religion était une illusion devant être déconstruite par la raison : thèse dérangeante dans un pays catholique comme l'Italie. Lacan ne soutient pas la thèse freudienne puisqu'il affirme que Dieu est inconscient. Cela ne fait de la psychanalyse ni une religion ni une croyance. La psychanalyse qui, dans le discours courant, est quelque fois assimilée à une croyance religieuse est au contraire, par vocation, laïque, mais son athéisme, dit Lacan, est « conséquent ». Comme la religion, elle postule l'existence de l'Autre, mais contrairement à la religion, elle nie la subjectivation de l'Un et souligne que cet Autre est divisé.
Si tel est le contenu de l'éthique analytique et la règle du rapport au désir, comment la psychanalyse peut-elle soutenir son acte dans un monde désacralisé en même temps que furieusement religieux ? Entre la résurgence du sentiment religieux, les promesses de la technoscience, un individualisme moderne désarrimé de toute transcendance de caractère symbolique, un athéisme « conséquent » reste-t-il aujourd'hui possible ? reste-t-il aujourd'hui possible ?
Responsables : Alessandro Bertoloni, Marisa Fiumanò, Jean-Paul Hiltenbrand Intervenants: Laura Balbo, Alessandro Bertoloni, Jean-Luc Cacciali, Pierre- Christophe Cathelineau, Marisa Fiumanò, Rosino Gibellini, Fabrizio Gambini, Jean-Paul Hiltenbrand, Pierre Marchal, Janine Marchioni-Eppe, Charles Melman, Renata Miletto, Susana Morath, Christian Rey, Carlo Sini, Simona Taliani, Jean-Jacques Tyszler, Francesco Vacchiano.